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1812, la Campagne de Russie, effroyable tragédie

Partie 1/2 : de Paris à Moscou

 

Le 18 décembre 1812  à  23 H., une berline passe à vive allure  sous l’Arc de Triomphe du Carrousel et s’arrête devant l’entrée du palais des Tuileries. Deux hommes hirsutes, vêtus de lourdes pelisses, pénètrent dans le Palais. L’Empereur, accompagné du général de Caulaincourt, est de retour dans sa capitale qu’il a quittée sept mois plus tôt pour franchir le Niémen à la tête d’une armée de 560 000 hommes dont moins de 50 000 reverront la France. Comment est-on arrivé à une telle tragédie ?

Huit ans plus tôt, le 2 décembre 1804, le Premier Consul, après avoir remis la France en ordre de marche après les excès et désordres hérités de la Révolution, se faisait sacrer à Notre-Dame de Paris par le pape Pie VII après que le Sénat ait décidé : « Les pouvoirs de la République sont confiés à un empereur qui reçoit le nom de Napoléon 1er » .

Un an plus tard, jour pour jour, Napoléon, qui avait reporté son projet de débarquer en Angleterre, sa plus terrible ennemie, vainquait les armées autrichienne et russe à Austerlitz et, mettant fin au Saint Empire romain germanique, entreprenait la reconstruction de l’Europe en créant la Confédération du Rhin. Il mettait en place le Blocus continental pour ruiner le commerce britannique. L’année suivante, la Prusse était vaincue à Iéna, puis la Russie de nouveau à Friedland. A Tilsit le 4 juillet 1807, Napoléon se montrait magnanime et concluait un accord de collaboration avec son ami le tsar Alexandre 1er. Après quinze ans de guerres, la paix allait-elle enfin régner sur l’Europe ? On pouvait en avoir l’espoir, même si la Grande-Bretagne, déjà libérale, ne pouvait admettre l’impérialisme napoléonien et surtout d’avoir économiquement une seule puissance en face d’elle sur le continent, de Cherbourg à Rotterdam.

Mais, dès 1808, la situation politique commence à déraper. Face à une crise dynastique en Espagne, Napoléon, sous prétexte d’y ramener l’ordre et de soustraire la péninsule  à l’influence anglaise, se lance dans une expédition qui se transforme en conquête. Joseph Bonaparte est nommé roi d’Espagne. Le soulèvement de la population, qui invente la guérilla, et le soutien anglais déclenchent une guerre acharnée qui ne se terminera qu’en 1814, avec la chute de l’Empire. Le système continental que Napoléon entend mettre en place sur l’Europe, jamais librement accepté, est maintenant contesté.

Encouragée par la Grande-Bretagne, l’Autriche reprend l’offensive et est vaincue le 7 juillet 1809 à Wagram. Il ne manque plus à l’empire français qu’un héritier pour se perpétuer. Napoléon décide de divorcer de Joséphine, stérile, et entend  conforter sa dynastie en épousant une princesse royale. Il hésite entre la jeune sœur du tsar et la fille aînée de l’empereur d’Autriche, Marie-Louise. Sans oser refuser, le tsar tergiverse pour des raisons diverses (âge, religion), si bien que Napoléon tranche en décidant d’épouser Marie-Louise, ce qui cependant vexera profondément le tsar.

Tandis que Napoléon file le parfait amour au point d’en négliger les affaires espagnoles et que naît le Roi de Rome, l’incompréhension avec le tsar dégénère en conflit latent car, du fait du blocus des liens commerciaux avec l’Angleterre, l’économie russe est exsangue et la population reproche au tsar sa subordination à Napoléon. Ce dernier déclenche la crise, en occupant le duché d’Oldenbourg appartenant à un beau-frère du tsar. Il  a aussi créé un grand duché de Varsovie et la Russie craint que ceci ne préfigure une reconstitution du royaume de Pologne. Toute l’année 1811 et les premiers mois de 1812, les rapports entre les deux pays s’enveniment au point que ceux-ci n’envisagent bientôt plus que la guerre pour régler leur différend.

 

L’armée des vingt nations

Napoléon entreprend de rassembler une nouvelle Grande Armée, la plus gigantesque armée de tous les temps, regroupant des hommes des vingt nations constituant le grand empire. Car tous les souverains de la Confédération du Rhin et des royaumes des napoléonides sont contraints d’envoyer des détachements rejoindre les troupes issues des 130 départements de la France impériale. L’Autriche et la Prusse doivent également s’y associer, même si leurs troupes feront surtout de la figuration. Les Français de souche représentent à peine  50 % des 680 000 hommes de cette armée rassemblée en Allemagne et en Pologne durant l’hiver 1811-1812, l’autre moitié étant constituée d’Allemands, de Polonais, d’Italiens, de Hollandais, d’Espagnols, de Portugais.

En face, la Russie met en place deux armées fortes respectivement de 120 000 et 50 000 hommes commandées par les généraux Barclay de Tolly et Bagration. Mais les Russes savent que leur infériorité numérique peut être largement compensée par l’immensité de leur territoire et leur climat, comme ils l’ont déjà prouvé dans leurs conflits contre les Suédois et les Turcs.

Napoléon quitte Paris le 9 mai et se rend à Dresde, accompagné de l’impératrice. Il y a rassemblé  tous les souverains de sa coalition (l’empereur d’Autriche, le roi de Prusse, le roi de Wurtemberg, les princes de la Confédération) devant lesquels il pavane, le chapeau sur la tête, afin de faire comprendre qu’une campagne de quelques semaines, trois mois au maximum, suffira pour ramener le tsar à la raison. Pendant ce temps, Alexandre est à Vilna (capitale de la Lituanie) où il met au point avec  ses généraux la tactique à appliquer. Alexandre et Barclay sont d’accord pour éviter l’affrontement direct et attirer la Grande Armée vers l’est où elle s’affaiblira, ne pourra maintenir ses lignes de communication et s’y perdra. A l’inverse, Bagration et certains généraux ressentent cette tactique comme un signe de lâcheté. Le tsar va réussir à imposer son point de vue.

Napoléon se rend  Dantzig puis, en Prusse orientale, à Königsberg, inspectant et organisant ses forces réunies en trois grandes masses :  « 3 corps d’armée, la garde impériale et la réserve de cavalerie sous l’autorité directe de l’empereur, accompagné des maréchaux  Ney, Soult, Davout  et du roi Murat ; à sa gauche 2 corps d’armée et un corps de cavalerie sous les ordres d’Eugène de Beauharnais, vice-roi d’Italie ; à sa droite 3 corps d’armée et un corps de cavalerie sous les ordres de Jérôme Bonaparte, roi de Westphalie. En flanc garde, au Nord, le corps d’armée du maréchal Macdonald, assisté des maréchaux Oudinot et Gouvion Saint-Cyr, et au Sud le corps autrichien du prince de Schwarzenberg. Au corps d’Oudinot est rattaché la division de cuirassiers commandée par un certain général Doumerc dont nous reparlerons  L’artillerie, répartie entre les corps, comprend un millier de canons et bouches à feu. Napoléon espère intimider le tsar et l’amener à négocier ou, sinon, lui infliger une défaite éclair selon la tactique napoléonienne qui a fait ses preuves.

Une extraordinaire logistique a été mise en place pour soutenir la plus grande armée de tous les temps. Comme lors des conflits précédentes, les pays conquis devaient fournir les vivres et les fourrages jusqu’à l’entrée en campagne. Pendant des mois, munitions et approvisionnements ont été rassemblés dans des dépôts afin que chaque homme puisse partir avec deux semaines de vivres, une capote et deux paires de chaussures dans son sac. Les troupes étaient suivies par des milliers de charrettes tirées par des bœufs, consommés ensuite au fil des besoins. Les cavaliers portaient en croupe plusieurs jours de fourrage. Mais aucun équipement d’hiver n’était prévu, la campagne ne devant guère dépasser trois mois et se conclure au niveau de Vilna ou de Minsk, selon la prévision de l’Empereur.

Mais cette organisation montrera vite ses limites car les ressources de la Pologne et de la Prusse orientale furent rapidement épuisées et les soldats  quittèrent les rangs pour se livrer au maraudage. Les  bœufs, épuisés par des marches de 25 à 30 kilomètres par jour, mourront d’épuisement avant d’avoir pu nourrir des milliers de ventres affamés.  La situation est meilleure cependant pour les 50 fourgons de la maison de l’Empereur, tirés par 500 chevaux, qui transportent pas moins de 3464 bouteilles de vins et liqueurs (dont 422 bouteilles de Chambertin et 257 d’eaux de vie), 155 kilos de gruyère, 9 gros sacs de café, 230 litres de vinaigre, 36 kilos de chocolat, 227 kilos de lard, 50 kilos de moutarde et 250 kilos de macaroni.

 

Les étapes

De Koenigsberg à Vilna : 13 juin – 28 juin

De Vilna à Vitebsk : 16 juillet – 26 juillet

De Vitebsk à Smolensk : 13 août – 18 août

De Smolensk à Borodino : 25 août – 7 septembre

De Moscou à Smolensk : 19 octobre – 9 novembre

De Smolensk à la Bérézina : 10 novembre – 27 novembre

De la Bérézina à Smorgorni : 28 novembre au 5 décembre

De Smorgorni à Paris : 5 décembre – 18 décembre

 

1 - De Koenigsberg à Vilna : 13 juin – 28 juin

Le 17 juin, Napoléon se met à la tête de la Grande Armée et se dirige vers Vilna, capitale de la Lituanie, où le tsar a rassemblé son état-major. Une très forte chaleur incommode les troupes et l’organisation du ravitaillement à du mal à se mettre en place. Le 23 juin, il arrive à la rive du Niémen, fleuve marquant l’entrée en territoire russe. Lors d’une reconnaissance, un lapin passe entre les pattes de sa monture qui se cabre et l’Empereur tombe lourdement à terre. Beaucoup y voient un mauvais présage et la soirée est sinistre.

Le 24 juin, 450 000 hommes de la Grande Armée (et 160 000 chevaux) commencent à franchir le Niémen. Napoléon espère attaquer de face Barclay et le couper de Bagration et il  s’étonne de ne pas rencontrer de résistance car le tsar et son état-major ont évacué quelques jours plus tôt Vilna ou Napoléon pénètre le 28 juin.  Le 8 juillet, Davout s’empare de Minsk où Bagration n’a pas opposé de résistance. Pendant 18 jours, jusqu’au  15 juillet, Napoléon hésite sur la décision à prendre. Finalement il se décide à poursuivre l’armée russe pour la contraindre à accepter la bataille. Mais, mécontent de la manière dont son frère Jérôme dirige ses corps d’armée, Napoléon le place sous l’autorité du maréchal Davout. Vexé, Jérôme décide de rentrer à Cassel avec sa garde westphalienne : Napoléon en est tout estomaqué.

 

2 - De Vilna à Vitebsk : 16 juillet – 26 juillet

L’Armée s’enfonce dans le territoire où les forces russes, en se repliant, ont appliqué la technique de la terre brulée. Il fait froid, il pleut, les chemins sont détrempés et les voitures s’embourbent. Le ravitaillement ne suit pas, le pain manque. Les soldats maraudent pour se ravitailler et se font massacrer par les paysans. Les chevaux sont nourris de seigles verts, leur ventre gonfle et ils meurent. Les désertions se multiplient. A l’arrivée à Vitebsk le 26 juillet, on estime que 30 000 hommes manquent à l’appel. Et toujours pas d’armée russe à rencontrer, Barclay de Tolly poursuivant son repli. Les hommes qui connaissent bien la Russie, son climat et l’immensité de son territoire, mettent en garde l’Empereur, estimant que la saison est déjà trop avancée pour vaincre avant l’hiver. Mais Napoléon ne peut se résoudre à lâcher prise. Tout au plus envisage-t-il de gagner une bataille devant Smolensk, ville que les Russes ne peuvent abandonner sans combattre, pense-t-il, et de terminer la guerre par une deuxième campagne eu printemps 1813. On est déjà le 13 août quand il quitte Vitebsk. En se retirant, les deux armées russes ont fait leur jonction.

 

3 - De Vitebsk à Smolensk : 13 août – 18 août

Le 15 août, les remparts de Smolensk sont en vue. La première grande bataille de la campagne va se dérouler les 16 et 17 août devant la forteresse tandis que l’artillerie bombarde et incendie la ville. Les violents combats laissent 12 000 tués et blessés russes sur le terrain et 10 000 parmi les assaillants. Mais Barclay retire se troupes en bon ordre par le pont sur le Dniepr situé à l’arrière de la citadelle. Le 18, Napoléon pénètre dans une ville en feu : 350 maisons subsisteront sur 2250. La guerre ne concerne plus seulement des armées mais met en cause la survie des populations civiles. Une nouvelle phase dans l’escalade a été franchie. Dans ses proclamations, Napoléon s’était présenté comme un libérateur, en héritier des Lumières, promettant l’abolition du servage, et avait rencontré un certain écho. A partir de Smolensk, il n’est plus qu’un envahisseur abhorré.

Pendant ce temps, plus au nord, le corps d’Oudinot doit affronter les 45 000 hommes du général Wittgenstein, en provenance de Riga, placé en protection de la route vers Saint-Pétersbourg. Il emporte à Polotsk les 17 et 18 août un combat au cours duquel s’illustrent notamment les cuirassiers de Doumerc. Jusqu’au mois de novembre, les troupes d’Oudinot, celui-ci remplacé par Gouvion Saint-Cyr après qu’il ait été blessé,  resteront dans cette région, protégeant l’armée principale d’une attaque latérale.

La demi-victoire de Smolensk ne règle rien. L’Empereur hésite alors sur la décision à prendre : faut-il se diriger vers Saint-Pétersbourg pour forcer Alexandre à négocier ou bien poursuivre l’armée russe qui s’est repliée en direction de Moscou ? Au bout d’une semaine, il décide de se diriger vers Moscou dans l’espoir d’obtenir une victoire décisive.

Pendant ce temps, la noblesse russe critique fortement Alexandre, considérant le repli de l’armée comme une lâcheté. Sous la pression, le tsar se décide à limoger Barclay et à le remplacer par le vieux maréchal Koutousov, très populaire bien qu’il ait été vaincu à Austerlitz. Koutousov approuve la tactique de la terre brulée mais comprend aussi que, face à l’invasion du territoire russe, une bataille ne peut être évitée. Ce sera à Borodino.

 

4 - De Smolensk à Borodino : 25 août – 7 septembre

Napoléon quitte Smolensk le 25 août, passe à Viazma le 29 et arrive le 4 septembre devant le site choisi par Koutousov, à proximité d’un affluent de la rivière Moskowa et près du village de Borodino. Koutousov a construit des fortifications, redoutes  et flèches, où l’armée russe s’est retranchée. Toute la journée du 7 septembre, les régiments français, appuyés par l’artillerie, montent à l’assaut. Le manque de profondeur du champ de bataille et la densité des combattants conduisent à des corps à corps à la baïonnette, tandis que l’artillerie se déchaine. Borodino préfigure déjà les combats de 14-18 ! Les redoutes sont prises et reprises. C’est un véritable carnage des deux côtés. Les Russes laissent sur le terrain quelque 58 000 tués, blessés et disparus. Napoléon perd 28 000 hommes, soit 20 % des troupes engagées. Pas moins de 47 généraux français sont tués à la tête de leurs troupes ; Bagration mourra des blessures reçues. Des milliers de cadavres d’hommes et  de chevaux jonchent le champ de bataille, abandonné par Koutousov qui replie ses forces en bon ordre. Napoléon considère qu’il a emporté une victoire à laquelle, dans le bulletin de la Grande Armée, il attribue le nom évocateur de La Moskowa. La route de Moscou semble maintenant ouverte et la négociation possible. Mais rien ne va se passer comme il l’a prévu.

 

5 - A Moscou : 14 septembre – 18 octobre

Les troupes de Koutousov ont traversé Moscou sans s’y arrêter, déclenchant la panique de la population. La rumeur que Koutousov n’a pas l’intention de défendre la ville se répand et la population affolée met ses mobiliers et ses richesses sur des chariots et prend la route de l’exode, comme le décrira si bien Tolstoï dans La Guerre et la Paix. Le 14 septembre en fin d’après-midi Napoléon arrive au Mont des Oiseaux, d’où l’on domine la ville sainte aux mille clochers. Ce spectacle fait oublier les souffrances endurées depuis près de trois mois, même si des fumées signalent déjà des incendies de dépôts de vivres et de matériels militaires. Le lendemain, il traverse une ville quasiment déserte et s’installe au Kremlin. 0n estime que 130 000 hommes de la Grande Armée pénètrent dans la ville, tandis que 100 000 ont été laissés le long du trajet pour sécuriser la route vitale de Vilna à Moscou et la  communication de l’Empereur avec  sa capitale.

Il est réveillé au petit matin du 16 par les lueurs des incendies qui ravagent la ville. Les incendies vont  se poursuivre 5 jours avant d’être éteints par la pluie. Napoléon est obligé d’évacuer le Kremlin menacé par le feu et de se réfugier dans un palais à l’extérieur de la ville en proie aux pillards russes et aux maraudeurs français. Bien entendu, la population russe accusera l’Antéchrist  Napoléon de la destruction de sa ville sainte. C’était en fait l’objectif du gouverneur de Moscou, le comte Rostopchine qui, on en est certain aujourd’hui, est l’auteur et le responsable de cette destruction. Dès l’approche des Français, Rostopchine fait libérer tous les détenus des prisons moscovites et les laissent se répandre dans la ville, munis de flambeaux. Les pompes à incendie sont emportées par les troupes en retraite. Un geste fou, sans équivalence dans l’histoire depuis les Romains, mais un plan diaboliquement conçu qui va dresser toute la population russe contre l’envahisseur et constitue toujours, deux siècles plus tard, le symbole, le ciment du sentiment national russe. Des isbas le feu se propage aux palais, églises, bibliothèques construits en pierre. Les trois quarts des bâtiments de la ville seront détruits ou atteints et il faudra dix ans pour la reconstruire. Les Français prennent leurs quartiers dans la ville en ruine, pillant ce qui reste dans les bâtiments encore debout.

Que faire maintenant ? Napoléon s’étonne de ne pas recevoir d’offre de négociation de la part du tsar. Il n’arrive pas à admettre que, pour Koutousov, la prise de Moscou n’est qu’un épisode et qu’il est bien décidé à poursuivre la campagne, alors que le général Hiver va bientôt venir le seconder. Tandis que Murat se lance à la poursuite de l’armée russe au sud de Moscou et que sa cavalerie affronte les Cosaques, Napoléon envoie le général-ambassadeur Lauriston prendre contact avec l’état-major d’Alexandre : il essuie une fin de non recevoir. Les réserves de nourriture sont certes importantes mais le moral et les moyens militaires disponibles pourraient-ils permettre de tenir à Moscou jusqu’au printemps ? La pression des Cosaques se fait de plus en plus vive ; les estafettes transportant le courrier entre Vilna et Moscou sont de plus en plus souvent interceptées. Même s’il prend soin de dater de Moscou tous les actes de gouvernement, comme le décret de création de la Comédie Française, l’Empereur reste indécis sur la voie à prendre. Il doit renoncer  à se diriger vers Saint-Pétersbourg alors que le temps passe et que, le 10 octobre, les premières neiges sur Moscou annoncent un hiver précoce.

 

Voir la suite : partie 2 : de Moscou à Paris

 

© Jacques Macé

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